Sanditon – Jane Austen et une autre Dame

Titre : Sanditon
VO : Sanditon
Auteur : Jane Austen, roman achevé par une autre dame
Traducteur : Laurent Bury
Edition : Le Livre de Poche, collection Biblio Romans
Date de Parution : 7 Novembre 2012

 

 

Couverture
  • Résumé :
Agée de vingt et un ans, Charlotte est une jeune fille calme, posée et réfléchie. Peu habituée à sortir du cercle familial, elle se rend avec curiosité et un brin d’impatience à la petit ville balnéaire de Sanditon en compagnie de ses amis, M. et Mrs Parker. Autour de ceux-ci gravitent de nombreuses personnes toutes plus différentes les unes que les autres. Et il faudra bien à Charlotte toute sa sagacité pour arriver à démêler les imbroglios que sont les relations qu’ils entretiennent entre eux. D’autant que Sidney Parker, le cadet, se plait à mélanger vérité et faussetés dans le but évident de s’amuser et de brouiller les pistes.
  • Avis :
En grande fan de Jane Austen, je ne pouvais pas passer à côté de Sanditon (ni du sac qui accompagnait l’achat au Salon du Livre). Charlotte est une héroïne sensée, qui prend plus de plaisir à observer les autres et à analyser leurs comportements qu’à prendre part aux relations qui se nouent à Sanditon. Pourtant, bien malgré elle, elle se retrouve entraînée elle aussi par la spontanéité et la franchise de Sidney Parker, habitué à diriger son monde comme il l’entend et qui ne s’attendait pas à tomber sur quelqu’un assez raisonnable pour le gronder ou s’amuser des efforts qu’il déploie pour embrouiller les autres. Autour d’eux gravitent bon nombre de personnages intéressants, drôles, adorables, tyranniques ou totalement à côté de la plaque, rendant la société présente à Sanditon très intéressante à observer pour Charlotte. Avec elle, nous apprenons à connaître les Parker, les Denham, les demoiselles Beaufort, Clara Brereton, Adela Lambe ainsi que les deux amis de Sidney.

 

On reste sceptique face à Henry Brudenall, on rit des Beaufort, on tente de comprendre Clara, on apprécie Madame Parker et Adela et on soupire après Sidney (ou peut-être est-ce juste moi, allez savoir !). S’il faut bien plonger dans l’intrigue pour anticiper certains retournements de situations et démêler le vrai du faux, l’histoire en elle-même est typiquement Austinienne.
Et pourtant, seule une partie du roman a été écrite par Jane Austen elle-même avant sa mort. Le reste est la continuation récente d’une autre auteure qui a, selon moi, parfaitement réussi à garder le ton et la fluidité tout en respectant la trame de base de l’histoire.

 

Comme toujours, pas de grands évènements, de morts ou de changements subits dans les caractères des protagonistes. Ceux-ci nous sont présentés sans fioritures et s’ils évoluent, c’est souvent dans le bon sens. Ici, nous avons affaire à toute une palette de personnalités bien différentes où la frivolité, la vantardise, l’égoïsme et l’excentricité sont montrés du doigt et dépréciées de façon raisonnable mais sans concession. A contrario, la sagesse de Charlotte semble bénéfique aux personnes qu’elles côtoient, ce qui n’empêche pas l’évolution de Charlotte elle-même qui va apprendre qu’on ne peut pas toujours décider selon sa raison.

 

Sanditon est un roman calme, qui se lit tranquillement avec une bonne tasse de thé, qui délasse et fait voyager. J’ai visité Sanditon, marché aux côtés des personnages, les observant en compagnie de Charlotte et riant aux fantaisies et aux remarques et actions calculées de Sidney.
On se plonge dans ce roman comme on se plonge dans un bain, avec plaisir et délassement. On en ressort ravi et apaisé. Et on en redemande !

 

Au final, mon seul regret après la lecture de Sanditon restera de voir ma pile d’œuvres de Jane Austen se restreindre à ses œuvres de jeunesse qui, lorsque je les aurai lu, me laisseront orpheline d’un merveilleux auteur.

 

« Je ne tiens pas à excuser la vanité de mon héroïne. S’il existe en ce monde de jeunes demoiselles de son âge moins imaginatives et moins désireuses de plaire, je ne les connais pas et souhaite ne jamais les connaître. »
« Rares sont ceux parmi nous qui n’ont pas leurs défauts superficiels et chacun doit compter sur la bonté des autres pour fermer les yeux. »
« Et, pour une courte période, Charlotte choisit d’être heureuse plutôt que sage. »
« On peut être blessé autant par l’insouciance que par le manque de cœur. »

 

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