Titre : L’élue
V.O. : The One
Auteur : Kiera Cass
Traducteur : Madeleine Nasalik
Editeur : Robert Laffont, collection R
Date de Parution : 15 Mai 2014
- Résumé :
Des trente-cinq candidates du départ, elles ne sont plus que quatre. Quatre jeunes filles encore susceptibles de monter sur le trône aux côtés de Maxon. Hors il n’en faut qu’une. Une seule qui sera choisi par le Prince. Si le roi le permet. Si le peuple l’aime. Si les renégats ne la tuent pas avant. Autant de possibilités qu’il faut prendre en compte et avec lesquelles America va devoir jongler. Ça et… Ses sentiments pour Aspen et sa propre conception de qui elle est et de ce qu’elle est prête à accomplir pour être l’élue.
- Avis :
Ah ce tome, je l’attendais avec impatience ! J’en ressors satisfaite et en même temps un peu sur ma faim. Aucun problème au niveau de l’écriture qui m’a de nouveau emporté à Illéa, en aller simple et à vitesse grand V. Les pages passent rapidement et je suis arrivée à la fin sans vraiment m’en rendre compte, occupée comme je l’étais à m’attacher aux pas d’America. Si la résolution du roman et le climax final tient ses promesses, j’ai cependant été déçue de ne pas en connaître plus sur les renégats du Sud et la fin ouverte m’a laissé pensive. J’aime quand tout se résout et, même si c’est ici le cas en un sens, je n’aurais rien contre une nouvelle suite des aventures de ces personnages que j’ai vu évoluer avec grand plaisir.
Au niveau des personnages justement, Maxon perd ici ce côté trop parfait de Prince Charmant (il est même parfois assez odieux !) et America montre bien son côté buté. Leur relation avance et recule et j’ai souvent eu envie de les secouer pour les enfermer dans la même pièce durant une journée complète et voir s’ils avaient survécu à la fin et s’étaient (enfin !) dit ce qu’ils avaient sur le cœur. Ils tergiversent tous deux bien trop mais, ce qui aurait pu être agaçant sous la plume d’une autre, reste ici compréhensible par ce que Kiera Cass nous a appris à connaître de Max et d’Ame. Orgueilleux, persuadés que leur vision des choses est la bonne, ils s’affrontent sans chercher à comprendre ce que l’autre peut ressentir de leur mutisme ou de leurs réactions. Aspen, quant à lui, prend son mal en patience et il faut avouer qu’il a bien besoin d’être encouragé puisqu’America refuse de l’écouter, refusant de comprendre ce que le lecteur a compris et l’encourage à entendre (oui j’ai vraiment eu envie de lui secouer les puces un bon coup en lui criant d’ouvrir les yeux et de s’exprimer une bonne fois pour toute. Mais vous croyez qu’elle m’aurait écouté ? Que nenni !)
Kiera Cass fait preuve d’un sadisme consommé dans ce tome-ci et je dois avouer que, malgré la tristesse que j’ai ressenti à certains moments où le choc qui m’a fait m’écrier un « quoi ?! » retentissant dans le salon (pardon à ceux qui regardaient la télé…), j’ai particulièrement aimé ces moments qui font basculer l’intrigue. Entre horreur et tendresse, permettant aux personnages de se révéler enfin. Vers la fin, tout s’enchaîne si rapidement que le lecteur est pris dans un torrent d’émotions faisant écho aux ressentis d’America pour qui le monde bascule en deux temps trois mouvements. Jusqu’à cette fin. Qui, si je l’ai apprécié, laisse malgré tout selon moi beaucoup de questions sans réponses.
Une dystopie qui m’aura emmené entre ses pages sans efforts et que j’ai pris beaucoup de plaisir à vivre.
« S’il n’y a pas de stars de la pop pour vomir ces chansons abrutissantes, alors il n’y a plus de musiciens dans les cabines d’enregistrement pour les accompagner, pas de techniciens pour appuyer sur les bons boutons, pas de producteurs pour vendre leurs disques. Enlever une personne au sommet de la pyramide, cela revient à en condamner des milliers en bas. »
« Ce n’est pas l’opinion que l’on a de soi qui compte ; ce qui compte, ce sont nos actions. »
« Parfois, l’important, c’est l’envie, pas l’obligation. »